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Une crise profonde chez les sous-traitants automobiles allemands : l'ère des licenciements massifs ne fait que commencer

Une crise profonde chez les sous-traitants automobiles allemands : l'ère des licenciements massifs ne fait que commencer

Le secteur des sous-traitants automobiles en Allemagne est en pleine crise, avec une vague de licenciements massifs qui touche des géants comme Continental, Bosch et ZF. Face à la montée en puissance de l’électromobilité et à la concurrence accrue des constructeurs chinois, des dizaines de milliers d’emplois sont menacés. Cette situation, qui ne cesse de s'aggraver, marque le début d'une transformation profonde de l'industrie automobile allemande, avec des conséquences majeures pour son avenir.



1. Des licenciements croissants chez les sous-traitants automobiles

1. Des licenciements croissants chez les sous-traitants automobiles

Le secteur automobile allemand traverse une crise sans précédent, marquée par des annonces répétées de suppressions d'emplois parmi les sous-traitants. Ces annonces touchent des géants de l'industrie comme Continental, Bosch, ZF et plus récemment Schaeffler et Brose. Depuis l'été, ZF a déjà déclaré vouloir supprimer jusqu'à 14 000 emplois en Allemagne, tandis que Schaeffler envisage des mesures similaires.

Ce phénomène ne cesse de prendre de l'ampleur. Rien qu'en septembre, Mubea et Schaeffler ont annoncé des réductions significatives d'effectifs, dans la foulée de Continental qui a déjà supprimé 5 500 postes. Ces décisions s'inscrivent dans une tendance qui dure depuis plus d’un an. Une enquête récente menée auprès des dirigeants du secteur révèle que plus de la moitié des entreprises automobiles allemandes prévoit d'autres réductions d'effectifs.

Alors que le secteur de l'électromobilité est perçu comme le moteur du changement, la transition technologique pose des défis spécifiques. Les sous-traitants se retrouvent dans une situation délicate : certains sont jugés trop lents dans l'adoption des nouvelles technologies, tandis que d'autres ont investi trop tôt, avant que la demande ne suive. Ce déséquilibre, associé à une baisse de la demande pour les véhicules électriques, contribue à accentuer les difficultés du secteur.



2. Les raisons économiques et technologiques derrière la crise

2. Les raisons économiques et technologiques derrière la crise

La crise actuelle des sous-traitants automobiles allemands est multifactorielle, combinant des causes technologiques, économiques et conjoncturelles. L'électromobilité, qui nécessite moins de main-d'œuvre que la production de véhicules à moteur thermique, est une des raisons principales. En effet, la production de véhicules électriques, bien que représentant l'avenir de l'industrie, entraîne mécaniquement une réduction des besoins en personnel.

Un autre facteur clé est le manque à gagner des sous-traitants, notamment durant la crise du COVID-19. Alors que les constructeurs ont réalisé des bénéfices record en 2022 et 2023 en raison de la hausse des prix due à la pénurie de semi-conducteurs, les sous-traitants, eux, n'ont pas bénéficié de cette embellie. Selon Frank Schwope, expert de l'industrie, les marges des sous-traitants ont été sévèrement comprimées, car les constructeurs continuent d'exiger des réductions de prix annuelles, jusqu'à 5 % par an.

Ces pressions financières s'ajoutent à une baisse de la demande actuelle pour les voitures électriques, un marché encore fragile en Europe. Cette faible demande, combinée à la transition vers une nouvelle technologie, met les entreprises sous-traitantes dans une situation financière précaire.



3. L'impact croissant de la concurrence chinoise

3. L'impact croissant de la concurrence chinoise

Un autre enjeu de taille pour les sous-traitants allemands est l'émergence de nouveaux concurrents venus de Chine. Les constructeurs chinois, comme BYD ou Chery, gagnent rapidement des parts de marché en Europe. Selon Frank Schwope, ces acteurs asiatiques pourraient atteindre un marché européen de 10 % dans les prochaines années. Cette montée en puissance se fait souvent au détriment des sous-traitants allemands, car les constructeurs chinois préfèrent s'approvisionner auprès de leurs fournisseurs locaux.

Les constructeurs chinois ne se contentent plus d'exporter en Europe, ils investissent également dans la construction d'usines sur le continent. BYD a déjà annoncé son projet d'implantation en Hongrie, tandis que Chery s'établit en Espagne. Ce mouvement stratégique pourrait obliger les sous-traitants allemands à collaborer directement avec ces nouveaux acteurs s’ils veulent rester compétitifs et sécuriser leur avenir.

Le protectionnisme industriel chinois joue également un rôle dans cette situation. En Chine, les sous-traitants allemands peinent à se faire une place, car les constructeurs chinois privilégient leurs fournisseurs locaux. Cette stratégie nuit à l'expansion des entreprises allemandes sur un marché pourtant en pleine croissance. Pour survivre, ces entreprises devront innover et s'adapter à ce nouvel environnement concurrentiel.



4. Quel avenir pour les sous-traitants allemands ?

4. Quel avenir pour les sous-traitants allemands ?

L'avenir des sous-traitants allemands dans l'industrie automobile semble incertain. La transformation technologique induite par l'électromobilité va continuer à bouleverser le secteur. Les entreprises doivent non seulement rattraper leur retard technologique, mais aussi trouver des solutions pour rester compétitives face à des coûts de production plus élevés que ceux de leurs homologues chinois.

Dans ce contexte, une collaboration accrue avec les nouveaux constructeurs automobiles, notamment chinois, apparaît comme une stratégie nécessaire. Si les entreprises allemandes veulent continuer à jouer un rôle majeur dans la chaîne d'approvisionnement mondiale, elles devront rapidement ajuster leur modèle d'affaires et envisager des alliances internationales.

Des investissements dans la reconversion de la main-d'œuvre et la formation aux nouvelles technologies sont essentiels pour atténuer l'impact social de cette transformation. Selon les experts, si ces mesures ne sont pas prises rapidement, des dizaines de milliers d'emplois supplémentaires pourraient disparaître dans les années à venir, aggravant la crise que traverse actuellement le secteur des sous-traitants en Allemagne.

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Jérôme

Jérôme Lecot